François-Xavier Bellamy à Radio Classique : « La crise migratoire est l'un des défis majeurs que l'Europe doit relever, sinon elle sera durablement discréditée »
Invité ce lundi matin de Radio Classique, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux élections européennes, souhaite que l'Europe se transforme en profondeur pour faire face à la mondialisation et qu'elle incarne une vision. Il est également convaincu que « l'Europe doit être une coopération de démocraties nationales ».
Tête de liste des Républicains aux élections européennes, François-Xavier Bellamy a une certitude : « on ne sortira pas de la crise actuelle par un référendum ». Invité ce lundi matin de Radio Classique, alors que l'éventualité d'un référendum couplé aux élections européennes est évoquée par l'exécutif, François-Xavier Bellamy se montre dubitatif. « Le débat de 2017, lors de l'élection présidentielle, n'a pas été authentiquement l'occasion de faire un choix structurant pour l'avenir de notre pays mais je ne crois pas que cela soit à travers une pluralité de questions à choix multiples que l'on sortira de la crise », estime le philosophe qui plaide pour « un nouvel élan politique qui ne peut sortir que d'une proposition politique globale ».
Autre inconvénient majeur, à ses yeux, un référendum convoqué le même jour que les élections européennes « occulterait totalement le débat des européennes. Or, nous avons besoin d'un vrai débat sur l'avenir de l'Europe et cela serait absurde de remplacer ce débat par des questions d'intérêt national », estime François-Xavier Bellamy.
Soulignant que les Républicains sont la première formation politique à avoir voté, en juin dernier à Menton, les bases de leur projet politique européen porté par sept piliers, François-Xavier Bellamy rappelle quelles sont les propositions et convictions européennes des Républicains.
« Nous croyons que l'Europe est nécessaire pour faire face à la mondialisation mais nous pensons que pour nous permettre de nous renforcer dans la mondialisation, il faut transformer l'Europe en profondeur. Nous ne voulons pas persévérer dans la voix d'un déni qui a fait la preuve de son inefficacité, celui de toujours plus de normes, de toujours plus d'immixtion dans les détails de la vie concrète de l'Union européenne qui ne sait pas nous renforcer dans les domaines les plus stratégiques », note-t-il.
Et François-Xavier Bellamy de plaider pour l'arrêt de l'élargissement de l'Union européenne. « C'est ce qui nous distingue d'Emmanuel Macron. Il nous faut tenter de reconstruire, dans les cinq années qui viennent, une Europe qui fonctionne plutôt que de poursuivre dans une dynamique d'élargissement qui ne permet plus de décider efficacement », avance-t-il.
Sur la crise migratoire, « l'un des défis majeurs que l'Europe doit relever, sinon elle sera durablement discréditée », François-Xavier Bellamy ne croit pas qu'il faille défaire Schengen. « Au contraire, nous croyons nécessaire de se défendre ensemble face à la crise migratoire. Nous ne croyons pas, comme le pense Emmanuel Macron, qu'il faille renoncer à toute politique nationale en matière migratoire et qu'il faille répartir des quotas de migrants dans toute l'Europe. Nous pensons qu'il faut des actions très renforcées aux frontières de l'Europe, comme la mise en place d'une flotte européenne pour faire face au trafic des êtres humains en Méditerranée par des passeurs, trafic qui prospère sur notre faiblesse », avance François-Xavier Bellamy réclamant le rétablissement d'une politique migratoire nationale « efficace ».
La tête de liste des Républicains aux élections européennes est persuadé que « l'Europe doit être une coopération de démocraties nationales. La démocratie se vit à l'échelle des peuples. Il n'y a pas un peuple européen et par conséquent il n'y a pas d'État européen. Il y a une civilisation européenne magnifique et le beau modèle que l'Europe doit inventer est celui d'une alliance de démocraties », assure François-Xavier Bellamy.
Interrogé sur son engagement politique en qualité de philosophe, François-Xavier Bellamy considère que « nous n'avons jamais eu autant besoin de philosophie en politique parce que nous sommes dans un monde à grande vitesse et que dans ce monde, nous sommes très nombreux à éprouver le besoin de retrouver un sens ».
Certain que « l'Europe a une responsabilité dans le monde qui est celle d'incarner, de porter une vision qui puisse nous permettre de construire notre avenir », François-Xavier Bellamy compte sur la mise en commun des moyens des pays européens « pour garantir que demain nous aurons encore la maîtrise de notre destin, que nous ne serons pas les spectateurs de ce qu'il se fait en Chine ou aux États-Unis. Nous avons le devoir de concentrer ces moyens pour déterminer le cap que nous voulons suivre. La grande question que nous avons à nous poser aujourd'hui est : que voulons-nous développer comme vision ? », estime le philosophe et tête de liste des Républicains aux élections européennes.